Parle nous de « DIRTY », ses influences, son état d’esprit général.
« Dirty » c’est un projet rock qui me tenait à coeur depuis très longtemps. Un EP (un Extended Play, est un format musical plus long que celui du single) 4 titres qui en quelque sorte tente de rendre hommage à la musique qui a bercé mon adolescence à grand coup de saturations et d’ambiances dépressives comme savaient si bien le faire des groupes tels que Radiohead, Nirvana, Soundgarden…
Je l’ai souhaité le plus brut possible, sans rechercher le son « actuel » mais en restant fidèle à celui de l’époque et plus précisément aux productions de Steve Albini (Pixies, Nirvana…) avec ce coté très Garage!
Je l’ai appelé « Dirty » car les titres évoquent tour à tour le rapport à l’éducation formatée, le jugement des autres, l’excès de pudeur et de fierté qu’on nous impose depuis l’enfance.
Thomas Parth, musicien et auteur de l’EP autoproduit Dirty.
Etre « Dirty » comme son nom l’indique c’est être moins « propre » que ce qu’on nous demande. Sans tomber dans le cliché de la rebellion, juste être honnête avec soi même et s’assumer dans la joie, la colère, la tristesse et même le vice.
C’est aussi le nom d’un album phare de ma vie : « Dirty » de Sonic Youth.
Quel est ton acheminement vers cet EP?
Je compose depuis mes 14-15 ans je crois. Je suis passé par des groupes de garage comme tout bon ado qui s’exerce à la guitare. Ça reste mon époque préférée en terme de création musicale. Beaucoup de projets dans différents domaines, plus au moins aboutis. Et là j’ai vu la crise sanitaire comme une chance de prendre le temps de réaliser un EP seul, pour être sur qu’il me ressemble à 100%.
Parle nous de sa conception.
J’ai tout enregistré à l’exception de la batterie. Antony Soler, du Studio Panda Paris, s’en est chargé ainsi que la réalisation de l’EP et son mixage/mastering.
Nous avons travaillé par mails évidemment puisqu’il était impossible de se déplacer en cette période tellement surréaliste. Antony est un musicien avec qui je travaille parfois pour des soirées événementielles, intègre dans ses choix musicaux et très ouvert en même temps.
C’était important pour moi de bosser avec ce profil là. Quelqu’un qui perçoive la musique comme moi et surtout sans calcul de popularité, de réussite. Je l’ai financé moi même. Hors de question de faire appel au crowdfunding. Et je l’ai mis en téléchargement à prix libre sur mon bandcamp. C’est peut être, en dehors de la musique, ce qui me plait le plus dans ce projet: l’indépendance et le désintérêt financier.
Une réalisation totalement assumée à tout niveau, tant dans la direction musicale, que par les moyens et l’entourage.
Et du clip de « Sweet Fever ».
Il suit cette idée. Je l’ai réalisé en prenant des images de concerts, et en les accélérant pour créer le sentiment de dynamisme mais aussi d’urgence! On y aperçoit les musiciens qui m’accompagneront sur scène quand les beaux jours reviendront!
Il mets en avant le contraste entre le quotidien bien réglé et l’anarchie de moments de vie passionnés! La scène rock illustre bien ce climat.
L’avenir?
Aucune idée. L’EP est là, j’en suis très fier. J’espère évidemment pourvoir le jouer live devant un public. A l’heure actuelle il est diffusé sur quelques radios rock et je dois avouer que c’est très agréable non pas simplement de passer à la radio, mais surtout d’y être diffusé parfois entre deux références rock, ou avec d’autres groupes indés qui ont adopté la même démarche et qui prouvent que le rock ne sera jamais mort. Les radios grands publics ne font plus leur boulot depuis très longtemps on le sait.
C’est pour moi la seule et vraie réussite et c’est dans cet esprit que s’inscrit « Dirty » tant dans le fond que dans la forme.
Thomas Parth à écouter l’EP sur Deezer, Spotify, Apple Music et Bandcamp.