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Au cours des dernières décennies, on a beaucoup parlé du « regard masculin » dans l’histoire de l’art en tant qu’instrument de domination sur les corps féminins. Cependant, ce serait un péché contre la vérité de déclarer que les femmes ne les ont jamais perçues également comme une arme de révolte ou un outil de pouvoir. Dans le panthéon de Minoen, la célèbre Déesse Serpent était représentée torse nu. Ainsi étaient les Amazones – femmes guerrières de la mythologie gréco-romaine. Dans la France du XVe siècle, Agnès Sorel – toute-puissante maîtresse du roi Charles VII – portait une robe de cérémonie exposant sa poitrine.

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Cindy Bruna photo Sylvie Castioni

Une icône de féminisme contemporain, la performeuse afro-américaine Joséphine Baker s’est fait connaître en dansant la poitrine découverte. Dans les années 2010, le mouvement « Free the Nipple » en Europe et L’Amérique a promu les mêmes idées, et sous sa pression, en 2023, les principales plateformes de médias sociaux a commencé à lever les restrictions sur l’affichage des seins féminins. La photographe française Sylvie Castioni s’inscrit également dans cette tradition artistique et militante. « Les femmes pionnières et exceptionnelles étaient rares dans l’histoire mais ils ont existé ! Aujourd’hui c’est à eux que je rends hommage et aussi à tous ceux qui ne le font pas acceptent d’être jugées parce qu’elles dévoilent leur torse en public », déclare Sylvie Castioni.

Formé à la École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon en tant que peintre, elle a fait une carrière remarquable dans l’industrie nationale du cinéma et de la mode. Sylvie Castioni collabore régulièrement avec des magazines comme Vogue, Harper’s Bazaar ou Madame Figaro, shootant des personnalités comme Léa Seydoux, Cindy Bruna et Emmanuelle Béart. Sylvie Castioni considère sa pratique artistique – dans laquelle la le corps féminin nu joue un rôle important – comme moyen de libérer une femme des chaînes imposée par la société, le concept de « sororité » étant crucial pour sa philosophie créative.

« Je parle à tous femmes dans le monde sujettes aux tabous et à la honte de leur dire que leur corps n’est pas un objet de désir ne leur appartient pas, mais que c’est puissant et merveilleux »

Sylvie Castioni

Au en même temps, elle ne rejette pas les codes traditionnels de la photographie de mode, mais les remplit plutôt avec un sentiment particulier de liberté et de confort, qui est rarement révélé dans des images de ce genre. À un cela s’explique en grande partie par une relation affective particulière qui s’est établie entre Sylvie Castioni et ses modèles. “Ce qui me rend vraiment fou, c’est la rencontre avec ma propre magie et
la connexion avec celle des autres femmes que nous canalisons ensemble vers le monde ! Notre
les sociétés contemporaines l’ont éteinte et je suis en quelque sorte le gardien de cette flamme de
beauté primordiale », confesse Sylvie Castioni.

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Barbara Palvin photo Sylvie Castioni

La connaissance approfondie de l’art du photographe l’histoire se révèle dans plusieurs de ses photos. Un connaisseur reconnaîtrait le portrait de Léa Seydoux de Sylvie Castioni en référence discrète à “L’Odalisque Blonde” de François Boucher. Barbare Palvin, que nous regardons à travers son objectif, nous rappellerait “La Naissance de Vénus” de Botticelli, et Cindy Bruna ressemblerait à la beauté tahitienne de “Femme tenant un fruit” de Paul Gauguin.

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Léa Seydoux photo Sylvie Castioni

« Contrairement à de nombreuses figures de l’histoire de l’art occidental qui ont objectivé les femmes, je perçois eux comme mes semblables, en totale connexion avec moi », précise Sylvie Castioni. Le vibrant, fougueux vitalité, « exciter » le public – hommes et femmes confondus – à un niveau quasi physiologique, est la trait le plus marquant de son œuvre. Cette énergie, omniprésente mais tout à fait inexplicable en termes rationnels, « active » tous les autres aspects de la pratique créative de Sylvie Castioni, gage de pérennité et d’originalité.

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Emmanuelle Béart photo Sylvie Castioni

Nikita Dmitriev est critique d’art et commissaire d’exposition basée à Paris. Il a été assistant conservateur à
le Centre Pompidou et le Musée d’Art Moderne de Paris. Les écrits de Nikita Dmitriev sur l’art contemporain et la photographie ont été publiés dans Le Figaro, Télérama, Artpress, Le Quotidien de l’Art, Gazette Drouot, Le Journal de l’Art, Domus, i-D, Cultured Magazine, etc. Nikita Dmitriev a récemment été commissaire de « Soliloquy » (Galerie Charraudeau – Paris, 2021), « Eternal Nineties » (Galerie Duret – Paris, 2022) et « Crépuscule » (Galerie Charraudeau – Paris, 2022) expositions collectives, chroniqué dans Vogue, Numéro, Purple, WWD, L’Officiel, Vanity Fair, Elle, etc.

https://www.lefigaro.fr/auteur/nikita-dmitriev

Sylvie Castioni est la photographe de mode et militante féministe basée à Paris. Diplômé de la École nationale supérieure des beaux-arts de Lyon, elle collabore avec Vogue, Madame Figaro, Numéro, L’Obs. Parmi ses modèles récents, on compte Léa Seydoux, Emmanuelle Béart, Cindy Bruna, Barbara Palvin, Léna Situations.

Instagram @sylviecastioni

La Galerie Duret est une galerie d’art contemporain située dans le quartier Saint-Germain-des-Prés de
Paris (7bis rue des Saints-Pères 75006 Paris). Ses dernières expositions ont été présentées dans Vogue, Elle,
Numéro, L’Officiel.

Instagram @galerieduret

Plus d’informations:
https://www.galerieduret.com/expositions/amazones-852



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