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53% des consommateurs dans le monde disent manger local et de saison.

Manger pour se nourrir, mais manger aussi pour s’engager : c’est la conclusion d’un vaste rapport combinant plusieurs études, publié par le Salon mondial de l’alimentation (Sial), dont l’édition a été reportée à 2022, Covid-19 oblige. Près de trois consommateurs sur quatre dans le monde (73%) ont ainsi changé leur comportement alimentaire au cours des deux dernières années. Et pas seulement pour mieux préserver leur santé. 

“Manger est un acte citoyen” déclarait Alain Ducasse dans un manifeste publié en 2017. Un avis que partage une majorité de consommateurs dans le monde (63%) qui estiment que bien choisir son alimentation c’est aussi choisir de quoi demain sera fait. Se nourrir est ainsi un engagement sociétal pour 80% de Chinois, 74% d’Indiens, 73% d’Italiens, mais aussi 63% d’Allemands, de Russes et d’Espagnols. Les Français sont quant à eux 59% à considérer qu’on ne mange plus seulement pour se nourrir mais pour aussi peser dans les choix des industriels de l’agroalimentaire et dans les politiques.

Aux paroles, les consommateurs joignent les actes puisque près des trois quarts estiment donc avoir changé de comportement alimentaire au cours des deux dernières années. Mieux s’alimenter à l’aide de repas plus sains pour aller bien reste la priorité (70%). Toutefois, l’axe santé ne s’impose pas seulement comme unique vecteur de changement. Quand on passe en cuisine ou à table, on enfile aussi son tablier de citoyen et on prend de nouvelles habitudes en pleine conscience : 53% des répondants disent donc manger local et de saison. C’est notamment le cas des deux tiers des Français et des Italiens. Les Américains et les Anglais incarnent les seules exceptions à cette règle (28%). 

L’environnement devient le grand vainqueur de ces changements puisque 37% des consommateurs choisissent aujourd’hui le contenu de leur caddie afin d’être plus respectueux. Près d’un quart des consommateurs (23%) ont même adopté des comportements radicaux pour une alimentation plus durable. Par exemple, 12% de personnes interrogées refusent d’acheter des aliments emballés du plastique, 11% ont arrêté d’ingérer certains aliments pour des raisons éthiques, 9% boudent les marques impliquées dans des controverses environnementales – référence par exemple au Nutella et à l’utilisation d’huile de palme dans sa recette. 

S’engager pour l’environnement, mais pas seulement…

Les consommateurs s’inquiètent de l’impact de leur alimentation sur la planète, mais aussi des conséquences sur certaines populations. Le commerce équitable constitue désormais une véritable attente. Un tiers des répondants aimeraient que tous les acteurs de l’alimentation s’engagent dans cette problématique. En matière d’éthique, 48% des consommateurs dans le monde concèdent que des efforts ont été réalisés mais qu’il existe encore une marge de manoeuvre à saisir. 

Tous ces résultats sont issus de l’étude Kantar Food 360 mené dans 11 pays, à savoir la France, la Grande-Bretagne, l’Espagne, l’Allemagne, les États-Unis, la Russie, la Chine, les pays du Moyen Orient, l’Asie du Sud Est (Indonésie et Malaisie) ainsi que l’Inde et l’Italie. Cette étude a été menée avant confinement, excepté pour l’Italie, la Chine et l’Inde. 

Bérangère Chatelain – ETX Studio – © Fertnig / IStock.com



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